« Aux personnes engagées dans la découverte d’elles-mêmes, qui poursuivent cette quête et qui ne se sont jamais arrêtées en se disant : voilà, je me suis trouvé. » Katy Roy
Par la magie d’Internet, je suis tombée il y a quelques temps sur l’annonce d’un nouveau livre sur la bibliothérapie, « La bibliothérapie, trésor d’imaginaires » ! Youpie, me suis-je dit en me précipitant dans la petite librairie du coin… pour me rendre compte qu’il ne serait pas disponible en Europe avant quelques mois, zut !
Heureusement, Katy Roy, l’auteur québécoise de ce livre, le vend sur son site internet et a eu la gentillesse d’en fait un petit paquet solide qui a traversé l’océan après avoir surmonté la grève du système postal québécois pour arriver jusqu’en Suisse.
Bref, l’ayant enfin entre les mains, je me suis empressée de le lire et de vous en faire un petit compte rendu que voilà !
Le parcours de Katy Roy
Après des études universitaires en littérature et cinéma, Katy Roy découvre la bibliothérapie en 2009, à l’époque où ce domaine n’est que très peu développé. Désirant utiliser la littérature pour aller vers l’humain, elle complète ses connaissances par une formation en imagerie mentale (méthode de « rêve éveillé dirigé »). Forte de ce bagage, elle développe sa propre méthode de bibliothérapie qu’elle nomme ici « bibliothérapie imaginale ».
Dans cette pratique, la lecture à haute voix permet d’aller à la rencontre de notre imaginaire et fait jaillir des images intérieures avec lesquelles nous pouvons travailler. La bibliothérapeute joue le rôle de facilitatrice pour que la personne donne du sens à ces images.
Dans ce livre « La bibliothérapie, trésor d’imaginaires », Katy Roy nous raconte « La Bibliothèque Apothicaire », concept original qu’elle a développé d’abord dans les rues de Québec. Un tissu léger en forme de tente, lieu de rencontre éphémère et fluide où elle propose de mini-consultations de bibliothérapie aux passants. Moments de rencontre autour d’une lecture à haute voix : un poème, un conte, un extrait de texte, choisis après un petit moment de partage.
Contrairement à d’autres formes de bibliothérapie, il ne s’agit ici pas tant de faire de la « réparation » que de faire de la « prévention », au sens où on cherche à maintenir l’équilibre pour prévenir le déséquilibre. L’auteur propose des textes à la fois courts pour que la lecture ne dure pas trop longtemps, et riches en images « faisant référence à des expériences, des émotions et des sensations fondamentales ».
La Bibliothèque Apothicaire : des tranches de vie
Dans la suite du livre, Katy Roy nous invite à rencontrer, au rythme d’un poème de Marie Uguay, certaines personnes avec qui elle a partagé un moment de bibliothérapie. Ces récits sont organisés selon une progression rythmée par les vers du poème, illustrant autant de mouvements auxquels nous invite la bibliothérapie : entrer dans la vie, sortir de notre zone de confort, sauter dans l’inconnu, nous rencontrer nous-même, explorer notre monde intérieur, etc.
Nous partons à la rencontre de femmes et d’hommes avec lesquels Katy Roy a travaillé dans divers contextes : un institut de réadaptation physique au Québec, un hôpital psychiatrique en Suisse, une bibliothèque de Montréal, un centre de ressources pour femmes au Québec, une prison bretonne… Des lieux où la bibliothérapeute installe sa bibliothèque apothicaire pour quelques heures ou quelques mois, à la disposition des personnes présentes pour des moments individuels ou des ateliers de groupe.
Mon avis sur « La bibliothérapie, trésor d’imaginaires »
J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre à l’écriture très poétique et imagée.
J’avoue avoir été parfois impressionnée par le récit des interactions entre Katy Roy et les personnes qui la consultent, souvent dans des situations difficiles de maladies mentales ou de séquelles physiques importantes. Des personnes en souffrance à qui la bibliothèque apothicaire ne propose pas de thérapie, mais plutôt un bol d’air frais, un espace de partage permettant ici une prise de conscience, là un moment d’émotion ou d’apaisement.
Cette lecture est très intéressante car elle permet de faire connaissance avec une des nombreuses manières de pratiquer la bibliothérapie, ici avec l’outil particulier du travail sur les images intérieures.
Alors, vous qui vous intéressez à la bibliothérapie, courez commander ce petit livre auprès de l’auteur (en attendant qu’il apparaisse dans nos librairies européennes !).
Retrouvez également l’interview de Katy Roy sur le podcast « Des livres pour cheminer » en cliquant ici.
A noter également que Katy Roy propose aussi des rencontres de bibliothérapie individuelle d’une durée d’1h15, plus d’infos sur son site.
En savoir plus sur la bibliothérapie ? Allez faire un tour sur ma page « Commencez ici ! »
Whaou tu m’as convaincue de lire ce livre. Surtout que comme tu le sais, je m’intéresse à la bibliothérapie par rapport aux livres jeunesses. Je pense que cette façon de pratiquer la bibliothérapie devrait mieux convenir aux enfants DYS. tout au moins c’est le sentiment que me donne ton article vu que les DYS « lisent en image », toi qui a lu le livre de Katy Roy tu en penses quoi ?
Oui, je pense que ça doit être génial pour les enfants DYS ! Partir à la découverte de son monde imaginaire leur conviendrait sûrement très bien. Par contre, ça demande une formation en imagerie mentale pour pouvoir guider l’enfant dans cette aventure. Je t’encourage vivement à prendre contact directement avec Katy, elle sera sûrement heureuse de te conseiller !