Aujourd’hui, je participe à un carnaval… avec un article sur un sujet un peu différent de mon habitude.

carnaval d'articles sur la méditation

Oui, oui, un carnaval d’articles de blog !

Mais qu’est-ce que c’est ??? Je vous l’explique. Un blogueur hôte propose un thème à des blogueurs invités et chacun écrit un joli article sur le sujet. Le blogueur hôte rassemble le résultat afin de former un corpus de textes divers, variés, inspirants et informatifs pour le plus grand plaisir de tous.

Aujourd’hui, c’est mon collègue blogueur Christophe Lorreyte, du blog christophe-lorreyte.fr, qui nous propose le thème suivant : La place de la méditation dans le futur.

En tant qu’enseignante de méditation depuis plus de 10 ans, son sujet m’a tout de suite interpellée ! Et puisque nous sommes sur un blog dédié à la bibliothérapie et à la lecture, je vous propose en fin d’article un magnifique livre à lire de toute urgence : Bonheur de la sagesse de Yongey Mingyour Rinpoché.

Maintenant, notre sujet principal : l’avenir de la méditation.

 

l'avenir de la méditation

 

La méditation est partout…

Cela ne vous aura pas échappé, depuis quelques années la méditation est partout. Les librairies regorgent de livres sur le sujet, y compris pour les petits. Des tas de sites web et autres applications ont fleuri pour nous aider à mettre en place une pratique quotidienne. Des méthodes de méditation sont enseignées dans des cadres aussi divers que les écoles, les hôpitaux ou l’armée ! Bref, beaucoup d’entre nous se sont probablement demandé une fois « et si j’apprenais à méditer ? »

Est-ce une super nouvelle ou un mauvais signe ?

Une super nouvelle, probablement, car la méditation, avec toutes les formes qu’elle peut prendre, est en effet un outil très puissant pour se sentir mieux dans sa vie, reprendre le contrôle de ses pensées et de ses émotions, et améliorer nos relations avec les autres.

Probablement aussi un mauvais signe… Car si nous avons autant besoin d’une méthode pour réduire notre stress, soigner la dépression ou faire face aux maux de notre société moderne, c’est que nous avons perdu les moments ou les situations qui nous permettraient normalement de faire une pause dans la course effrénée de nos pensées, de nous retrouver seul avec nous-même et de recharger nos batteries afin de pouvoir fonctionner au mieux dans le monde. Ce monde qui va tellement vite et qui nous sollicite de manière tellement intensive que nous recherchons des antidotes à ce stress et à ce manque de relation avec nous-même.

Que ce soit donc le résultat d’un malaise généralisé ou non, la pratique de la méditation se répand dans notre société occidentale et dans toutes sortes de cadres, c’est un fait. Il est donc très intéressant de se demander à quel avenir est vouée la méditation dans ce contexte particulier. Va-t-elle s’ancrer dans notre culture, comme c’est le cas ailleurs dans le monde ? Va-t-elle rester une méthode parmi tant d’autres qu’on pourra choisir selon nos besoins ? Est-ce un phénomène de mode qui sera dépassé ou remplacé dans quelques années ?

 

l'avenir de la méditation moine

La méditation, quelles racines ?

Avant de nous pencher sur l’avenir de la méditation, je vous propose de repartir en sens inverse…

Quelle place faisons-nous, en tant qu’Occidentaux, aux origines de ces méthodes ? Connaissons-nous leurs racines ?

Il existe bien sûr des traditions de méditation occidentales, chrétiennes par exemple, mais elles sont tellement confidentielles et peu connues qu’à mon avis elles ne jouent quasiment aucun rôle dans l’engouement actuel pour la méditation. Aujourd’hui, les méthodes proposées sont tirées des traditions orientales, principalement bouddhistes (japonaises, tibétaines, vietnamiennes ou autres). Mais que reste-t-il de ces racines dans la manière dont nous abordons la méditation ?

Après 15 ans d’étude du bouddhisme tibétain, je pense connaître relativement bien cette tradition, tout en étant très ignorante des autres ! Je ne peux donc parler que de ce que je connais. De mon point de vue, il y a deux tendances chez les étudiants occidentaux de la tradition tibétaine. Certains sont très enthousiastes face à la complexité de cette tradition et se lancent de tout leur cœur dans son étude détaillée, avec « l’exotisme » que cela implique, et la difficulté aussi. D’autres étudient les pratiques de base, sans se lancer dans la suite des enseignements, plus difficiles à appréhender et à traduire en actes. Mais dans les deux cas, ces étudiants reçoivent ces méthodes de méditation dans un cadre qui définit et explique d’où viennent ces enseignements et par quelle lignée de transmission ils leur arrivent.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :  Le livre de développement personnel de septembre : "Vivre : la psychologie du bonheur"

J’en viens donc à ce qui est, à mon avis, le problème principal du développement de la méditation chez nous : nous avons tendance à isoler l’outil ou la méthode de son contexte traditionnel et historique. Et on oublie qu’à la base, il s’agit d’un chemin spirituel complet qui n’a pas pour but de « se sentir mieux » ou de nous aider à gérer notre stress, mais bien d’amener notre être à une réalisation supérieure (l’Eveil pour ne pas le nommer !). A ne plus savoir d’où viennent ces méthodes, nous perdons donc une partie de leur âme et de leur sens.

 

l'avenir de la méditation bougies

 

L’avenir de la méditation : comment le garantir ?

Nous sommes bien d’accord, beaucoup de gens n’aspirent pas à atteindre l’Eveil ou à suivre un chemin spirituel, et c’est complètement ok ! Il ne s’agit pas de priver ces personnes de la méditation sous prétexte qu’elles ne veulent pas devenir bouddhistes. Il est tout à fait bénéfique d’utiliser les méthodes de méditation hors contexte spirituel pour guérir, aider les individus, et améliorer la société, j’en suis la première convaincue.

Ce qui me paraît par contre essentiel pour le futur de la méditation, c’est qu’un certain nombre de personnes soient garantes de la tradition et maintiennent cette connaissance du pourquoi et du comment de ces méthodes. Qu’il soit possible de revenir à la source au besoin, ce qui est aussi une garantie de qualité et d’efficacité.

On peut faire le parallèle avec un médicament : bien souvent, nous n’avons aucune idée de la manière dont le médicament agit ou des molécules présentes dans sa composition, mais nous savons qu’il nous soulage ou nous guérit. Par contre, nous savons que, quelque part, il y a des biologistes et des pharmaciens qui sont détenteurs de ce savoir. Ils connaissent les détails de la mise au point du médicament et de son mode d’action, ce qui garantit une certaine sécurité. On sait vers qui se tourner si on veut en savoir plus. Pour moi, c’est pareil avec la méditation : on peut la mettre en pratique pour améliorer sa vie sans connaître toute la complexité de la tradition qui la sous-tend. Mais il doit exister des personnes détentrices du savoir complet qui garantit l’authenticité et l’efficacité de la méthode.

Le deuxième aspect qui me tient à coeur concerne les personnes qui enseignent la méditation. Que ces enseignants soient spécialistes d’une tradition (les garants de la tradition mentionnés ci-dessus) ou non, il me paraît très important qu’ils mentionnent l’origine des méthodes qu’ils enseignent. C’est un gage d’authenticité et de confiance pour les étudiants. Lorsqu’on sait qu’une méthode a été éprouvée par de très nombreux pratiquants durant des siècles, on peut être sûr qu’elle est efficace ! Cela permet également de maintenir la conscience des racines dont je parlais plus haut, même si on n’en connaît pas les détails, et cela permet de prévenir les dérives éventuelles.

 

Mon souhait pour l’avenir de la méditation

J’espère de tout cœur que ces méthodes bienfaisantes puissent se répandre dans tous les domaines de la société pour nous aider à faire face aux défis du monde moderne. Et j’espère aussi que des pratiquants spirituels motivés se lanceront dans l’étude et la pratique complètes des différentes traditions qui nous viennent de l’Orient afin que nous n’en perdions pas le sens. Que les pratiquants « laïcs » n’oublient pas l’existence des traditions, et que les détenteurs des traditions ne snobent pas la pratique laïque : que cela soit bénéfique pour tous !

 

bonheur de la sagesse mingyour rinpoche

Un conseil de lecture pour en savoir plus

Pour conclure cet article, je vous propose un livre qui, je trouve, peut parler à tous : Bonheur de la sagesse de Yongey Mingyour Rinpoché.

Yongey Mingyour Rinpoché est un maître de méditation du bouddhisme tibétain, ayant reçu des enseignements des plus grands maîtres du 20e siècle et avec une expérience de la pratique la plus traditionnelle qui soit. Dans ce livre, il présente sa tradition de manière simple et accessible à tous, ce qui permet à chacun d’apprendre à connaître les origines des méthodes enseignées largement en Occident. En même temps, il présente la méditation de manière totalement accessible aux non-bouddhistes, avec beaucoup d’humour et de sens pratique.  Dans ce livre, il explique notamment comment la méditation l’a aidé, dans son enfance, à surmonter des attaques de panique et d’anxiété, souffrance très répandue chez nous.

Si vous désirez une vue panoramique du chemin méditatif dans son ensemble, ce livre est fait pour vous !

En bonus, je vous conseille vivement de regarder quelques vidéos de Mingyour Rinpoché sur youtube : en plus d’être intéressantes, vous passerez un bon moment !

 

Par exemple, celle-ci :

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