Bienvenue dans le quatrième épisode de ma série « Que lis-tu, Aline ? » 😊
Avant les vacances d’été, j’aime bien vous partager mes dernières lectures… pour peut-être inspirer les vôtres !
Je sais que certaines et certains d’entre vous me font confiance pour choisir les livres qui les accompagnent, et ça me fait bien plaisir. Alors j’espère que ces quelques retours vous donneront envie de vous plonger dans un bon bouquin pour enrichir votre été !
Des livres forts…
Ok, j’avoue, les livres que je vous propose ici ne sont pas les plus « légers » et les sujets abordés parfois graves, mais ce sont des récits forts, prenants, passionnants et qui, à mon avis, nous font grandir en tant que lecteurs.
« Les derniers sur la liste » de Grégory Cingal
Voilà un livre que j’ai acheté pour son résumé qui promettait une « plongée en apnée » inoubliable dans un bout d’Histoire… Et je n’ai pas été déçue !
Basé sur des faits réels, ce récit permet de comprendre comment la vie était organisée dans le camp de Buchenwald, l’horreur des expériences médicales faites sur les prisonniers, notamment les tentatives de trouver un vaccin anti-typhus. C’est parfois très cruel, mais absolument passionnant et très intéressant. Si vous n’avez pas peur des récits de guerre, ce livre se lit comme un roman policier, avec suspens et aventure !
Résumé : Trois détenus officiers français et anglais arrivent au camp de Buchenwald. Ils font partie d’un plus grand groupe de militaires faits prisonniers qui sont exécutés les uns après les autres. Pour les sauver, d’autres prisonniers qui travaillent pour le camp décident de les cacher dans le block destiné aux malades du typhus pour substituer leur identité à celle d’un malade qui meurt… Mais pas facile quand il faut jouer avec les fidélités plus ou moins intéressées de chacun, la mort qui ne frappe pas les malades quand il le faudrait, et les imprévus qui jalonnent un monde en guerre. Et si le plan fonctionne, encore leur faut-il se faire ensuite envoyer dans d’autres camps pour ne pas que le subterfuge soit découvert par ceux qui les connaissaient ! Vont-ils réussir à s’échapper pour gagner leur liberté, sans y perdre santé physique et mentale en chemin ? Je vous laisse le découvrir…
Références : Les derniers sur la liste / Grégory Cingal, Grasset, 2024
« Le tatoueur d’Auschwitz » de Heather Morris
Vous allez me dire que j’ai fait une fixette sur les livres qui relatent la Seconde Guerre mondiale, et effectivement, j’en ai lu trois de suite !
Dans la même veine que le premier, mais dans un style complètement différent, celui-ci nous plonge dans le quotidien de Lale, juif slovaque déporté à Auschwitz et devenu le « tatoueur » du camp. Oui, celui qui tatoue le fameux matricule sur les arrivants.
Pour écrire ce récit, Heather Morris a passé des mois à recueillir l’histoire du « vrai » Lale lui-même ! Savoir que cette histoire a bien eu lieu la rend d’autant plus belle, même si des doutes sur la véracité de certains aspects ont été formulés à sa publication… En tout cas, ce qui rend cette histoire touchante (la possibilité de l’amour, même dans les conditions les plus horribles) est bien réel puisqu’on retrouve en ligne des photos de Lale et de sa femme dans leurs vieux jours.
Résumé : Jeune homme en pleine santé, Lale se porte volontaire pour sa famille slovaque lorsque les Allemands demandent un homme par famille pour aller travailler pour l’Allemagne. Embarqué dans un wagon à bestiaux et dans des conditions bien différentes de celles qu’il imaginait, il se retrouve dans le fameux camp d’Auschwitz et se jure de tout faire pour survivre à ce qui l’attend. Il réussit à devenir le tatoueur officiel du camp et, grâce à ce statut particulier, il se retrouve dans des conditions bien privilégiées : une chambre pour lui, un peu plus de nourriture, l’accès à diverses personnes clés du camp. Intelligent et débrouillard, il réussit à se faire livrer des bijoux et de l’argent trouvé sur les morts pour acheter de la nourriture et des médicaments pour les prisonniers, en essayant de faire profiter les autres de sa relative liberté d’agir. Un jour, dans la longue file des personnes à tatouer, son regard croise celui de Gita dont il tombe directement amoureux. Malgré l’horreur de leur situation, les deux jeunes gens réussissent ce qui paraît impossible : trouver l’amour dans un camp de concentration, et ils se promettent de sortir ensemble de l’enfer pour pouvoir s’aimer au grand jour.
Références : Le tatoueur d’Auschwitz / Heather Morris. J’ai lu, 2020
« Le voyage de Cilka » de Heather Morris
Quand vous avez lu « Le tatoueur d’Auschwitz », vous êtes obligés de lire « Le voyage de Cilka » ! Parce qu’on s’attache aux personnages, qu’on a de la peine à les quitter une fois le livre terminé…
Alors quand un autre livre vous permet de prolonger l’aventure avec une des protagonistes, on y va ! En tout cas, c’est comme ça que je fonctionne, et j’ai tout de suite eu envie de lire l’histoire de Cilka, une des amies que Gita se fait à Auschwitz dans le livre précédent.
A nouveau, la base de l’histoire est vraie et Cilka a bien existé, même si parfois la fiction dépasse probablement en partie la réalité.
Résumé : Cilka Klein est déportée à Auschwitz parce qu’elle est juive. Pour survivre, elle doit, comme beaucoup, faire des « compromis ». Et quand le commandant du camp de Birkenau lui impose de devenir sa « petite amie », elle n’a pas le choix : c’est ça ou la mort. Elle endure car c’est la condition de son salut et la source de quelques privilèges, mais cela lui vaut, à la libération du camp, d’être condamnée pour collaboration avec l’ennemi et envoyé dans un nouveau camp, de travail cette fois : un fameux goulag de Sibérie. A nouveau, elle y survit durant 15 ans grâce à son intelligence et à son habileté en se faisant employer à l’hôpital, en devenant infirmière, en travaillant à la maternité pour soutenir les détenues mises enceintes par les viols fréquents. Lumière au milieu de cet enfer gelé : un homme, détenu comme elle, pour qui elle ressent immédiatement une affinité. Pourra-t-elle sortir de ce camp avant la fin de sa peine ? Pourra-t-elle enfin vivre une vie normale avec l’homme qu’elle aime, elle dont toute la jeunesse a été sacrifiée dans les camps ? Parfois, des miracles se produisent…
Références : Le voyage de Cilka / Heather Morris. J’ai lu, 2024
Dans un tout autre registre…
« Les étoiles s’éteignent à l’aube » / Richard Wagamese
Ce livre m’avait été fortement recommandé, mais je l’ai laissé un peu trop longtemps sur ma « pile à lire »… Quand je l’ai enfin déterré, j’ai compris pourquoi cette amie m’en avait parlé avec des étoiles dans les yeux…
Alors non, ce n’est pas un livre léger, mais c’est beau, ça prend aux tripes, c’est brut et sauvage comme les paysages du Canada dans lesquels le récit prend place, et comme les hommes qui habitent ces espaces…
C’est aussi beau parce que cela nous parle de la relation entre un père et un fils, mise à mal par la vie, par l’alcool, dans laquelle pourtant il reste une petite braise d’amour sur laquelle souffler.
Résumé : Franklin Starlight mène une vie rude et simple dans une ferme au cœur des grandes étendues du Canada. Une vie belle au contact de la nature, notamment grâce au vieil homme qui l’a éduqué et qui lui a appris tous les secrets de la vie et de la survie dans la nature sauvage. Son père biologique, il ne l’a rencontré qu’à quelques reprises et leurs retrouvailles ont toujours été gâchées par une chose : l’addiction de son père à l’alcool. Alors, quand Franklin est appelé au chevet de ce père, dans un taudis de la ville, et que celui-ci lui demande de l’aider à aller mourir dans la montagne, le fils hésite. Franklin n’a que 16 ans, mais les épaules d’une âme bien plus ancienne. Alors il met son père sur un cheval et part avec lui retrouver la terre de ses ancêtres. En chemin, le lien se recrée entre les deux hommes au fil des récits du père qui permettent au fils de mieux comprendre cette vie cabossée dont il va devoir accompagner les derniers instants.
Références : Les étoiles s’éteignent à l’aube / Richard Wagamese. Zoé, 2016
« Numéro deux » de David Foenkinos
J’ai lu pas mal des livres de David Foenkinos, et j’ai passé à chaque fois un bon moment. Alors quand j’ai dû acheter celui-ci pour la bibliothèque de mon école (et oui, certains le lisent en classe !), je l’ai subtilisé le temps de le découvrir moi aussi.
Alors voilà l’histoire terrible du numéro deux : celui qui a été recalé derrière Daniel Radcliff au casting des films Harry Potter…
Une histoire bien fictive, mais qui aurait pu être vraie, sur l’échec, sur le fait de penser avoir raté sa vie, sur la comparaison et l’idéalisation des autres. Avec une conclusion : l’herbe semble toujours plus verte ailleurs… et si on se mettait à admirer la beauté de notre propre prairie ?
Résumé : Voilà l’histoire de Martin Hill, une petite enfance passée en Angleterre avec un père anglais qui travaille sur les plateaux de tournage et une mère française journaliste. Repéré alors qu’il accompagne son père sur un tournage, Martin se prend à rêver d’une vie de star. Il y croit vraiment jusqu’au jour où on lui refuse le rôle d’Harry Potter alors qu’ils ne sont plus que deux en lice : Daniel Radcliff et lui. Ne pas être pris est une gifle monumentale pour le petit garçon, le marquant si durablement qu’il pense vraiment avoir raté sa vie. Sa vie qui, inexorablement, se retrouve sur une pente descendante… Sa vie qui comment à ressembler étrangement à celle de Harry dans les livres de J.K. Rowling…
Références : Numéro deux / David Foenkinos. Folio, 2023
Et maintenant… une BD !
« Racines » de Lou Lubie
Une BD sur les cheveux crépus et frisés ? Oui, c’est la mode des BD « thématiques » à la limite du documentaire, et personnellement je trouve ça super chouette ! Comprendre le monde de façon ludique, à travers la BD, voilà qui semble plus attractif pour nos jeunes qui ne veulent plus lire… et pour les adultes comme moi qui lisent toujours, mais qui prennent plaisir de temps en temps à lire une BD aussi.
Une BD comme « Racines », c’est d’utilité publique, ça ouvre l’esprit des personnes comme moi qui n’ont aucune idée de la galère que représentent des cheveux crépus : les difficultés d’en prendre soin, l’héritage historique qui vient de l’esclavage, la discrimination dans nos sociétés modernes…
Voilà une histoire d’acceptation de soi et de ses origines, une histoire qui parlera à toutes celles qui ont quelque chose de différent dont elles pourraient être fières…
Résumé : Rose est métisse et vient de la Réunion. Elle a la peau blanche mais les cheveux crépus, et dès son plus jeune âge, elle rêve de cheveux lisses comme les Européennes… Cette BD raconte sa relation avec ses cheveux tout au long de son enfance et jusqu’à l’âge adulte, entre rejet, tentative de transformation (lissage, tresses) et réappropriation de son apparence. Elle combat la dysmorphophobie jusqu’à se réapproprier son identité métisse et porter fièrement ses cheveux au naturel.
Références : Racines / Lou Lubie. Delcourt, 2024
Pour finir… un témoignage :
« La prochaine fois que tu mordras la poussière » de Panayotis Pascot
Voilà un témoignage écrit avec les tripes et l’énergie de la jeunesse qui nous plonge dans la réalité de certains jeunes hommes du monde actuel : dépression, homosexualité, difficulté de relation avec les parents.
C’est touchant et fort, et ça ouvre le cœur et les yeux sur une réalité qui n’est peut-être pas la nôtre…
Résumé : Panayotis est artiste, humoriste, rencontre le succès professionnel, mais galère avec sa santé mentale et sa relation avec son père. Dans ce livre direct et authentique, il raconte comment son père lui a annoncé qu’il allait sûrement mourir à cause d’une maladie et les conséquences de cette annonce sur leur relation, entre désir de se rapprocher mais impossibilité de sortir du schéma de distance. Il raconte également sa relation avec son homosexualité, la difficulté à l’accepter, les tentatives vaines avec des femmes et ses histoires avec des hommes. Il partage aussi la réalité de la dépression chez un jeune homme, et comment il navigue face à ces écueils.
Références : La prochaine fois que tu mordras la poussière / Panayotis Pascot. Stock, 2023
Et vous ?
Qu’avez-vous lu ces derniers temps ? Quels sont les livres forts qui vous ont touché et ouvert les yeux ? Partagez-les en commentaires !
A bientôt pour un nouvel épisode de mes lectures…
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